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Rêvé le 7 septembre 2011 - Piel avait 32 ans Ajouter ce rêve à vos favoris

La première fois que j'ai volé c'était dans mon pays natal, en Turquie, sur les hauteurs de la ville d'Ankara, dans le quartier de Gaziosmanpacha. A l'époque, il y avait de nombreux chantiers où les camions déversaient des tas de terre, de sable et de briques. Les enfants faisaient de ces terrains vagues leurs aires de jeux.

Debout sur un tas à peine plus haut que moi, j'ai la sensation d'un effondrement sous mes pieds qui me fait me perdre l'équilibre.  Je suis tétanisé par cet éboulement qui fait glisser mon corps immobile et droit par devant. Ce qui est encore plus étrange c'est que je ne tombe pas. Mon corps raide s'incline lentement, ce qui me permet de comprendre que je flotte à mi-hauteur, entre le sol et le sommet du tas. Les autres enfants ont disparu et je suis seul, debout dans les airs, légèrement penché, sans contact, volant malgré moi, comme par accident. Je me déplace lentement, ne sachant pas vraiment comment m'y prendre. La sensation est agréable, mais comme c'est la première fois, je ne suis pas vraiment serein. Je pense à la chute, j'évalue les risques, je suis incapable d'apprécier les bienfaits de ce rêve.

Vers 14 ans, j'ai fait voler la Fiat Régata de mon père à plusieurs reprises. Cela se passe sur une route de terre. Il suffit de trouver une petite bosse pour que : hop ! la voiture ne touche plus le sol. Rien d'anormal, ces "rampes de lancements" sont en moi comme de vieilles connaissances. Je n'ai aucune maîtrise sur l'altitude et la vitesse. Les mains sur le volant, je conduis dans les airs sans tenir compte des dessins de la route, sans m'étonner d'avoir quitté la terre. Je ne vais ni très haut, ni trop vite. Je ne rencontre rien, ni personne qui puisse me percuter. Je suis libre et confiant, me demandant si le flottement de mon corps est la source de ce vol, ou si c'est le pouvoir de la voiture, ou simplement celui de la bosse.    
 
Il m'arrive de voler en tenant quelqu'un par la main, toujours au-dessus de Gaziosmanpacha. Ce n'est jamais très rapide, mais le vol est en moi quelque chose de familier et de confortable. Je ne sais pas qui est cette personne, mais sa présence est bénéfique et m'encourage à prolonger mon rêve.

Aujourd'hui j'ai gagné en altitude et en fluidité. Il n'y a plus ni voiture, ni quiconque qui me tienne par la main. Paf ! Sans crier gare, je suis propulsé dans les airs comme un boulet de canon avec la sensation d'avoir laissé une partie de moi en bas. Je monte. Je monte. Je dépasse les nuages. Je dépasse les nuages. Je dépasse les nuages. Je vais quasiment jusqu'à toucher la lune. La sensation est très excitante. La tête vers l'avant, je ne vois plus mon corps, je vois les immeubles de Gaziosmanpacha et l'ensemble de la ville qui s'éloigne de moi.

De l'air à l'eau. Brigands

Commentaires

  • Nothishade, le 7 septembre 2011 à 20h03

    Il y a quelques trucs dans sa manière de voler qui me rappellent certains de mes rêves. Le coup des "tremplins" en voiture, ça m'est déjà arrivé, mais je trouve ça toujours effrayant, cette perte de contrôle du véhicule, qui s'envole à la première bosse ou au premier coup de vent.

    Puis aussi le coup de flotter sans maîtriser le mouvement de la "lévitation" : j'ai carrément l'impression de perdre le contrôle de mon corps tout entier quand cela m'arrive dans mes rêves, je ne peux plus aller nulle part et lorsque je m'agite, mes membres ne font que brasser de l'air.

  • Loni, le 8 septembre 2011 à 12h33

    J'aime beaucoup la description de l'envol, notamment la répétition de la phrase "Il dépasse les nuages" : on ressent bien les différentes couches nuageuses. Tu pourras lui demander ce qu'il voyait, tout en haut ? Le vide intersidéral ? La courbure de la terre ?

  • Piel, le 19 septembre 2011 à 14h30

    Il regardait vers en bas, la ville qui rétrécit.

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