Opération des bras
Sachiko et moi sortons de notre appartement, alertés par les cris de la propriétaire. Elle est sur le palier, en train de présenter l'immeuble à voix haute, comme pour un nouvel arrivant, sauf qu'elle est toute seule. Elle a un petit pot en terre cuite, qu'elle porte à son oreille en expliquant qu'il permet de connaître l'insonorisation des lieux.
Tout en gardant le pot à son oreille, elle le colle contre le mur, positionne l'ouverture vers le haut, et appelle une des locataires. Le son de sa voix se répand dans tout l'immeuble, et elle explique ensuite à un vieil homme derrière elle qu'il ne faut pas le faire : la politesse exige qu'on ne teste que la cage d'escalier où on va habiter. Elle oriente l'ouverture du pot vers l'avant, s'éloigne du mur et recommence à appeler la locataire. Le son de sa voix est effectivement différent, comme si l'acoustique du couloir avait changé.
La locataire du fond du couloir ouvre sa porte et demande pourquoi on l'appelle depuis tout ce temps. La propriétaire lui explique que ce n'est qu'un test, et elle retourne chez elle.
Je décide de monter à l'étage supérieur, où je trouve deux hommes dans leur appartement. L'un d'eux a relevé ses manches, et montre l'envers de ses avant-bras : ils sont rasés et aplatis, recouverts de confiture de fraise pour faire croire à de la chair à vif. L'autre homme s'en émerveille et dit qu'il contacterait volontiers cette chirurgienne, bien qu'elle ait changé de sexe.
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