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Les escaliers du Destin

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< avril 2011 >

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Je ne sais plus réellement comment celui-ci a commencé, mais je crois que ça impliquait une promenade dans les rues d'Aix en Provence. En tout cas, nous finissions par rentrer dans une librairie un peu bizarre... Je crois que dans ce rêve, il y avait Amelia et Enide avec moi au début, avant que tout ne change...

La librairie a changé, nous vivons maintenant ici, dans un bâtiment duquel il est impossible de sortir. Il y a de nombreuses pièces ici, dont beaucoup sont des chambres qui abritent les nombreux résidents de la construction. Il règne une impression de bizarrerie, d'étrangeté dans ces lieux... Les pièces des niveaux inférieurs sont très nombreuses mais minuscules, elles abritent des dortoirs pour plusieurs personnes.

Des escaliers qui partent dans tous les sens constituent à la fois les artères et le système nerveux du bâtiment.

Le bâtiment est en effet un véritable labyrinthe composé d'escaliers. Les ambitieux ne cessent de vouloir gravir plus d'escaliers pour atteindre le haut de la structure et les pièces les plus grandes et les plus confortables qui restent quasiment inaccessibles à cause de la dangerosité des escaliers des niveaux supérieurs...

La plupart des gens qui vivent ici n'ont vu que les niveaux inférieurs du bâtiments, et leurs larges escaliers qui semblent fièrement soutenir les murs contre lesquels ils sont construits. Quelques dizaines d'audacieux ont osé s'aventurer toujours plus haut, et parlent d'escaliers de plus en plus étroits, raides, glissants et ténébreux au fur et à mesure que la construction gagne en altitude. Ceux qui se sont aventurés dans les niveaux supérieurs et en sont revenus parlent d'immenses suites décorées de riches meubles, et dans lesquelles « apparaissent » chaque jour de délicieux plats venus d'on ne sait où... mais au delà de ces niveaux, ils évoquent des escaliers piégés et « surnaturels », certains défiant les lois de la physique et de l'espace, d'autres suspendus au dessus d'immenses abîmes dont nul n'a jamais aperçu le fond, d'autres encore dont la destination change selon les marches sur lesquelles on pose le pied ou selon la position que l'on adopte pour les gravir...

Beaucoup sont morts en essayant de les atteindre, et ceux qui y sont parvenus et qui sont redescendus parviennent tout juste à trouver les mots pour raconter ce qu'ils ont vu à leurs proches. Ils semblent juste obsédés par l'envie pressante de retourner là bas en compagnie de leurs amis ou leur famille. Paradoxalement, ils sont également emplis de terreur à l'idée de grimper à nouveau ces escaliers, en risquant cette fois la vie de leurs proches. Ceux qui repartent ainsi, nul ne les revoit jamais. Ceux qui ont trop peur d'y retourner désespèrent à l'idée qu'ils auraient pu rester là-bas, ils se laissent dépérir rapidement et meurent en quelques jours.

Quant à moi, je suis là, Reine du Destin, présidant au tout dernier étage de cette étrange structure, seule dans sa chambre inaccessible au sol en damier. Mon rôle est de juger de ma toute-puissance la valeur des vies des mortels. Parfois, je leur rends visite, les inspire et les encourage à retenter leur ascension. Je prends alors les traits d'une magnifique femme à la peau blanche rayonnante et aux cheveux noirs profonds, drapée dans une robe de nuit et scintillante de milles étoiles que je porte comme autant de bijoux.

Mes sortilèges contrôlent les escaliers de la Mort et de la Vie, de manière imperceptible dans les niveaux inférieurs, mais mettent en jeu des forces colossales et surnaturelles dans les derniers étages. Ceux qui lèvent la tête voient en moi quelque chose qu'ils envient, un joyau dont il faut s'emparer, le but, la fin de leur parcours. Je souris et me lèche les lèvres, tandis que ceux-là meurent, et basculent dans le désespoir avant de se réincarner1. D'autres voient en moi une lumière dans l'obscurité, un guide qui les rapproche de la dernière étape de leur existence. A ceux-là seulement, je permets de trouver leur place dans la structure de la Vie.

Je suis la sorcière de Lumière et de Ténèbres qui veille sur l'équilibre des ambitions, celle qui fait basculer les téméraires dans les abîmes de l'oubli et qui guide les humbles vers leurs fins.

Bon, ce rêve là, je l'ai un peu écrit à partir d'impressions et d'images fragmentées, mais il était vraiment génial !
Ce de quoi je me souviens concrètement : je me souviens d'avoir été une femme, une magnifique sorcière quasiment « toute puissante », vivant au sommet d'un bâtiment d'escaliers défiants encore une fois la physique et l'espace-temps.
Je me souviens d'escaliers bougeant en tous sens, certains ayant l'air extrêmement dangereux, mais dont je pouvais changer l'agencement à ma guise. Des gens venaient des étages inférieurs et essayaient de monter toujours plus haut, et j'étais chargé de « juger » ceux qui étaient dignes de réussir et de parvenir à une place "convenable" ou "confortable" de l'existence et ceux qui devaient retomber, mourir, et recommencer leur ascension.
Je me souviens d'avoir été en possession d'une puissance écrasante mais que je devais utiliser de manière « sévère mais juste ».

Et une fois encore, les décors étaient très importants et me rappelaient Escher... sans doute parce qu'hier j'ai déplacé mon livre sur Escher d'une bibliothèque à l'autre.
Ci dessous, le morceau dont la première phrase m'a sans doute inspiré une bonne partie du rêve.

• [1]Je crois que les toutes premières paroles de la chanson Bones in the Water de Battle of Mice m'ont peut-être inspiré la totalité du déroulement de ce rêve... à part le côté étrange-métaphysique