E-mail
Mot de passe
Envoi
Rêvé le 4 juin 2012 - Nothishade avait 25 ans Ajouter ce rêve à vos favoris

Il vient d'y avoir une manifestation en ville, et je sais que j'en ai fait partie1. Cela s'est mal terminé, genre par des heurts assez violents avec les forces de l'ordre, mais ce n'était en aucun cas de mon fait.

Avec plusieurs "amis de circonstance", nous avons fui, et nous voilà retranché au domicile de mes grands-parents maternels2. La rue est cernée par des forces de l'ordre de type CRS, puis bouclée. Je vois des blindés anti-émeutes passer plusieurs fois dans la rue, ainsi que des voitures de la police régulière3. Des camions de chaînes télévisées sont également là, et plusieurs journalistes suivis par des cameramen essayent de passer un cordon de sécurité établi par les CRS. Je me demande pourquoi un dispositif aussi important est déployé juste pour capturer seulement une petite dizaine de manifestants. Je me rends compte que mes "amis" sont en train de s'établir ici et de fouiller la maison de fond en comble en organisant tout, comme s'ils se préparaient à résister à un siège. Je constate également que certains d'entre eux portent des armes. Je me dis que les choses sont allées trop loin.

Soudain, une série de détonations retentit, et je vois plusieurs des manifestants qui m'avaient suivi ici, tous ceux qui sont montés au premier étage e la maison, en fait, qui s'écroulent, raides morts. Je comprends qu'ils étaient en vue des snipers de la brigade d'intervention, et que si nous y avons échappé, c'est uniquement parce qu'ils ne nous voient pas.

Je suis révolté par le fait qu'ils aient abattu ces hommes alors qu'ils n'avaient rien fait pour le moment, même s'ils étaient armés. Je me dis qu'heureusement, il y a des journalistes pour rapporter les faits. Mais je me rends compte que les journalistes sont trop éloignés pour avoir vu quoi que ce soit : les CRS ne les ont pas laissés passer.

Je décide alors d'ouvrir le portail du jardin, ce qui m'exposera aux snipers, mais aussi aux journalistes. Les seconds empêcheront les premiers de se livrer à une tuerie gratuite. Cela marche en effet. Juste derrière, il y a trois membres des forces de sécurités, en armures de combat et équipés pour tuer. J'interpelle celui qui a l'air d'être leur chef.

C'est un grand type, plus grand que moi, aux cheveux clairs et aux yeux verts vides de toute émotion positive, emplis seulement de haine. Je lui dis qu'ils n'ont pas le droit de tuer les gens comme ça. Il me répond qu'ils ont tous les droits, et que sitôt qu'ils auront fait reculer les journalistes, ils donneront l'assaut, et qu'ils tueront tout le monde car pour lui, nous ne sommes que des problèmes par rapport à l'ordre public.

Je lui réponds que je n'ai jamais voulu ça, et que vu que je me tiendrai au portail, sans armes, oseront-ils vraiment me tirer dessus ? Il me répond froidement que je ne suis qu'un vulgaire anarchiste pacifiste, et qu'il essaiera de me régler lui-même mon compte pendant la confusion de l'assaut. Je suis terrifié par la haine qui suinte de cet homme. Je me demande : "est-ce que c'est vraiment la fin pour moi, tout ça pour une stupide manifestation ?". Je regarde le soleil décliner, et me mets à penser à la vie : "peut-être que c'est la dernière fois que je vois le soleil...".

Puis j'essaie d'être plus positif : après tout, peut-être que tout ce qu'il a dit c'est de l'esbrouffe, et que si je reste au portail, sans armes et sans bouger, qu'il se contentera de m'interpeler et de me violenter un peu. Puis je repense à ce qu'il a dit "la confusion de l'assaut"... c'est vrai que les autres manifestants vont sans doute répliquer... qui sait ce qui arrivera dans une fusillade comme celle qui va suivre..? Je sens le désespoir me gagner à nouveau, mais aussi une certaine résignation devant l'inévitable s'installer peu à peu en moi.

Tout à coup, un énorme camion, style camion de chantier surgit au coin de la rue, depuis l'endroit où sont bloqués les journalistes. Il percute les barrages et les véhicules des forces de l'ordre, et les envoie valdinguer de tous les côtés, comme des fétus de paille. C'est la panique la plus complète. Les CRS fascistes qui gardaient l'entrée de la maison détournent la tête, et je profite pour partir en courant dans la rue.

(ellipse)

J'ai couru pendant un moment, et je me trouve maintenant dans un décor de petites ruelles censées se trouver non loin du domicile de ma mère4. Il fait maintenant nuit, mais des réverbères illuminent quelques angles de rue. Je dois faire attention à me déplacer discrètement. Il y a également des caméras de sécurité installées à certains endroits : je m'emploie à rester hors de leur champ de vision. Je suis censé rejoindre un homme pouvant m'apporter de l'aide dans une sorte de taudis non loin d'ici.

Je remarque une caméra très bien dissimulée, à l'intérieur d'un petit muret de pierre. Elle surveille en permanence un point de passage obligatoire pour que j'accède à ce taudis. Je la contourne donc, je passe derrière le muret sur lequel elle est fixée, et je la dévisse. Je me dis que c'est bizarre de m'avoir donné un rendez-vous dans un lieu aussi surveillé. Est-ce que ce serait un piège ?

Je finis par arriver à la maison à moitié en ruine censée être la planque de mon contact. Celui-ci sort. C'est un homme musclé, d'une quarantaine d'année. Il a les cheveux châtains et la même coupe de cheveux que moi, les cheveux longs attachés en queue de cheval et rasés en dessous, et une barbiche. Il porte un pantalon en cuir et une parka militaire5.

Il m'emmène dans les sous-sols de la vieille maison en ruine, où se trouve un véritable bunker. Je lui demande s'il a essayé de me piéger avec les caméras. Il rigole et me dit que la caméra que j'ai débranchée ne filmait pas grand chose. Il allume un écran d'ordinateur et me montre une image censée restituer ce que voyait la caméra : celle-ci a l'objectif fendu en deux et ne filmais en fait que ce qui se passait à 30 centimètres du sol. Il m'explique qu'il l'a juste détériorée suffisamment en faisant pousser une plante grimpante à l'intérieur, de manière à ce que la déterioration semble "naturelle". Genre il n'y a rien à cacher ici. Je trouve ça ingénieux. Il m'emmène dans une autre pièce du bunker où se trouve une grande caisse métallique rectangulaire. Il l'ouvre : elle contient un lance-roquette. Il me dit que je vais pouvoir l'utiliser...

(ellipse)

Je me retrouve d'une manière ou d'une autre au dessus des nuages. Je suis en train de voler, mais la manière dont je m'y prends n'est pas claire : je n'arrive pas à déterminer si je suis à bord d'un véhicule, ou si je suis sur une sorte de delta-plane ou d'aile volante, ou même si je vole naturellement. J'ai toujours le lance-roquette sur moi.

Je suis au dessus de la maison de mes grands-parents où se trouvent toujours les manifestants retranchés. L'assaut n'a pas encore été donné, mais je remarque que tous les journalistes ont été écartés des lieux. Je comprends alors ce qui va se passer : les "forces de l'ordre" vont tuer tout le monde, sans aucun témoin, puis nettoyer les lieux pour détruire toutes les preuves. Le seul moyen de contrer tout cela est d'attirer l'attention sur les lieux, mais comment..?

Je distingue un hélicoptère d'observation militaire qui vole à quelques dizaines de mètres en dessous de moi. Je comprends alors mon rôle, et où tout ça m'emmenait...

C'est à moi d'attirer l'attention sur ce qui se passe ici. Tant pis pour mon pacifisme, je ne peux pas laisser passer ça. J'épaule mon lance-roquette, et fais feu sur l'hélicoptère. La queue de celui-ci explose. Enflammé, il tourbillonne dans l'air frais de la nuit et chute vers sa dramatique fin.

J'ai accompli mon rôle, ils ne pourront pas donner l'assaut après que toute la ville aie les yeux braqués vers le lieux ce tragique "accident".6

Le rêve lui-même n'était pas aussi long que le récit que j'en fais, tout se passait finalement assez rapidement, mais il était vraiment clair, et plein de détails que j'ai voulu transcrire.

Ce rêve a probablement été influencé par plusieurs choses récemment

Déjà, je suis de loin l'actualité de la "révolte" étudiante au Québec et de sa répression assez dure.

Puis hier, j'ai appris qu'un membre de l'un de mes groupes de musique préférés a été tabassé, menotté et mis en détention dans un bar par des policiers américains après avoir voulu filmer une arrestation violente.

Enfin, j'ai eu une discussion sur internet avec une amie chinoise qui m'a dit que les hommes politiques de son pays lui faisaient peur. Je lui ai dit que d'en discuter sur un chat (chinois qui plus est) n'était peut-être pas la meilleure chose à faire. Elle semblaient convaincue que le gouvernement ne pouvait avoir accès à ce qui se disait là, mais comme j'en étais moins sûr qu'elle et que je ne voulais pas lui causer de problèmes, j'ai insisté pour qu'on en parle une autre fois, de vive voix.

D'où ma mauvaise image des forces de maintien de l'ordre ces derniers jours !

Cette fois, ce n'est pas le mien & le ninja nuLe crash de l'hélicoptère

Commentaires

  • Haleyhalo, le 5 juin 2012 à 13h18

    est-ce que tu sais contre quoi était cette manifestation ?

  • Nothishade, le 5 juin 2012 à 13h26

    Je ne m'en souviens absolument pas. Je sais juste que les manifestants étaient pour la plupart des jeunes étudiants, un peu comme les manifestant Québécois en ce moment.

    Globalement, je ne suis pas très "politique" en rêve, et mes rêves ne s'en portent pas plus mal, bien que je sois allé en rêve à des meetings de partis dont je ne suis pas fan (souvent d'extrême droite), ou bien que j'ai même sacrifié un homme politique que je déteste à une secte satanique (ouais, j'suis un mec comme ça, moi).

  • Loni, le 5 juin 2012 à 15h32

    Oui, je me rappelle bien du sacrifice !
    Dans ce rêve, j'aime beaucoup tes incarnations : de presque spectateur, tu deviens plus qu'un acteur, en passant par le statut de martyr volontaire.

  • Nothishade, le 5 juin 2012 à 16h32

    En tout cas, ce rêve m'a laissé une impression assez glauque, malgré sa dernière partie assez jouissive et spectaculaire. Le seul passage où je me sentais tranquille, au final, c'était quand j'étais dans le bunker avec le révolutionnaire.
    J'ai pas vraiment aimé exploser l'hélicoptère à la fin, je me sentais coupable.

  • Loni, le 5 juin 2012 à 16h33

    Oui, ça se ressent à la lecture. Et pour le début, tu endosses le rôle de "martyr" à grand regret.

  • Nothishade, le 5 juin 2012 à 16h39

    Disons que ça ne m'a jamais vraiment tenté, d'être un martyr. Je suis trop individualiste pour vouloir mourir ou souffrir pour une grande cause ou pour un idéal. C'est trop flou pour moi tout ça, je ne me sens pas impliqué dans ces choses. Et je trouve souvent ces méthodes un peu extrêmes.
    Par contre, je suis assez souvent un martyr dans mes rêves.

  • Loni, le 5 juin 2012 à 16h40

    "Mourir pour des idées, d'accord ! Mais de mort lente" ;)

  • Nothishade, le 5 juin 2012 à 16h40

    Tout à fait ! :)

Suite à une attaque de Spam, les commentaires anonymes sont temporairement désactivés