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L'intrus... surgissement des vieux démons.

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Je crois que c'est l'un de mes seuls cauchemars jamais faits avec un ennemi « humain ».

Nous passons plusieurs jours à la maison de mes grand-parents paternels, à la campagne, avec Amelia. Lorsque le rêve commence, cela fait déjà plusieurs jours, peut-être deux ou trois, que nous sommes là.

Nous sommes dans le grand salon confortable, à nous occuper de la cheminée (seul élément plus grand qu'en réalité, le reste du décor est extrêmement fidèle à la réalité). Nous sommes bien installés sur les canapés du salon, et nous discutons. J'ai décidé d'aérer un peu la maison, alors nous avons fermé la porte du salon pour rester bien au chaud devant la cheminée.

A un moment, j'entends un bruit ailleurs dans la maison. Comme j'ai tout laissé ouvert, je pense d'abord que c'est probablement Rita, la vieille labrador, qui est rentrée par une fenêtre ouverte. Je me décide à aller jeter un oeil.

Le bruit venait du bureau de mon grand-père. J'ouvre la porte, et je tombe sur un gars typé arabe1 qui vient d'entrer dans la pièce par l'extérieur, en enjambant la fenêtre. Il a l'air aussi surpris que moi. Je sens un sentiment de peur commencer à naître en moi, mais je ne le laisse pas percevoir à l'homme, de peur qu'il croie qu'il est en situation de supériorité. Non, je préfère jouer au type confiant, qui n'a pas peur des intrus. Mais je préfère aussi ne pas me laisser emporter par mes préjugés ni me montrer trop agressif si sa raison d'être là est légitime.

Je lui demande ce qu'il fait là et lui me répond que les propriétaires lui ont téléphoné, la veille, de venir réparer un truc dans la chaufferie 2. Je lui dis que mes grand-parents ne m'ont jamais parlé de ça. J'appelle Amelia et lui demande de m'amener mon portable afin que je puisse contacter mes grand-parents. Elle me l'apporte et j'appelle mes grand-parents. Le gars me demande de les lui passer qu'il puisse parler avec eux. J'accepte et lui tend le téléphone, mais dès que celui-ci l'a en main, il me le jette au visage et s'enfuit par la fenêtre en courant.

Je me mets à sa poursuite sans même penser à prendre une arme 3 pour me défendre. Après avoir couru quelques dizaines de mètres sur le chemin de terre derrière la maison, je m'aperçois que l'homme a atteint une camionnette grise où l'attendait un complice. Son complice est armé d'une carabine à lunette, et dès qu'il me voit, il l'empoigne et me essaye de me viser, mais sans ouvrir le feu. Je décide de prendre mes jambes à mon cou et de regagner la maison rapidement. J'entends leur camionnette démarrer et partir.

A la maison, je décide de fermer tous les volets, et de rester avec Amelia dans le salon. Je fais aussi rentrer Rita, car je me dis qu'elle pourra nous tenir compagnie et qu'on sera rassuré de la savoir avec nous, même si elle n'attaquerait jamais qui que ce soit. Je ne me sens plus très en sécurité, ici.

Bon ben voilà, les vieux démons qui s'exorcisent : à la maison de mes grand-parents, c'est la seule fois où je me suis senti physiquement menacé par des humains, et je crois que c'est cette vieille impression qui fait que je vois souvent cet endroit dans mes cauchemars. Je devais avoir 4 ans, au moment où c'est arrivé. Ma mère m'avait dit qu'elle avait vu un type armé, hors saison de chasse, dans la colline, et qu'elle voulait aller voir qui c'était. J'étais terrorisé ce jour-là ! C'est stupide, mais je crois que j'ai plus jamais eu aussi peur de ma vie, depuis.

Mais au delà de ça, autant j'aime beaucoup l'endroit en réalité, autant je trouve ça... trop grand. Et je trouverais ça limite effrayant s'il n'y avait pas toute ma famille à chaque fois que je m'y rends.

Et sinon, je ne sais pas pourquoi j'ai rêvé de ça cette nuit. Peut-être l'ambiance très légèrement oppressante de la série Twin Peaks, que je suis en train de découvrir en ce moment, qui a réveillé ces choses en moi (David Lynch a une manière unique de filmer les intrigues humaines, et la nuit. Je trouve qu'il rend le réel... fantastique !).

• [1]Hohoho, ce vieux cliché raciste vous était offert par l'ancien ministère de l'identité nationale.
• [2]la pièce qui fait peur, comme par hasard !
• [3]mon grand-père est chasseur et a ce qu'il faut